À vélo sur Troyes et l'agglo.

Quand la TCAT est en tort

Un employé de la TCAT nous a téléphoné et a employé à notre égard un ton bien plus qu’insultant pour contester notre version de l’incident à la suite de notre signalement d’un conducteur de bus qui pose problème.

En effet, nous avons été témoins avenue du 1er Mai qu’un conducteur de bus passant au feu rouge, a induit une collision entre deux automobilistes en leur donnant une indication trompeuse sur la couleur des feux. Cela est démontré dans cette vidéo que nous avons transmis à la TCAT (en bas de l’article se trouve une vidéo explicative) :

Passons sur le ton méprisant de cet employé qui ne s’est pas nommé au téléphone, employé qui confond piste cyclable, voie de bus autorisée aux cycles et bandes cyclables. Il a malheureusement refusé d’être enregistré au téléphone. La seule infraction qu’il voit, et probablement la plus dangereuse pour lui, est le cycliste qui grille un feu rouge.

Petit rappel sur la signalisation routière:

  • Article R412-29: Un feu de signalisation doit être vert, jaune ou rouge.
  • Article R412-30: Un conducteur doit s’arrêter devant un feu rouge fixe ou clignotant.
  • Article R415-15: L’autorité investie du pouvoir de police peut décider de mettre en place une signalisation distincte destinée à une ou plusieurs catégories de véhicules ou indiquant une ou plusieurs directions ou remplissant ces deux fonctions de manière concomitante.

Dans l’Instruction Interministérielle de Signalisation Routière (IISR) :

  • Article 110-7 3) : Les signaux d’exploitation doivent être physiquement dissociés des feux de signalisation pour ne pas en gêner la perception.
  • Article 110 B 3) : La signalisation présentée à l’usager doit être claire. Pour cela, le découpage en phases doit être le plus simple possible.
  • Article 110 B 6) : Lorsque deux ensembles de feux tricolores sont juxtaposés, celui qui s’adresse aux usagers de la voie ou des voies situées le plus à droite est placé à droite de l’autre ; les feux de même couleur sont placés à la même hauteur.
  • Article 7 5° a) Signaux tricolores circulaires : Ils s’adressent à la totalité des usagers qui circulent sur le couloir de circulation, à l’exception des usagers concernés par un éventuel signal modal.
  • Article 7 5° c) Signaux tricolores modaux : Ils se composent de trois feux munis de pictogrammes identiques : silhouette d’un vélo pour le signal R13c ou mot « BUS » pour le signal R13b. Ils s’adressent à des catégories spécifiques d’usagers : R13b : services réguliers de transport en commun et autres usagers dûment habilités à emprunter les voies réservées à leur intention.
    Lorsqu’un ensemble tricolore modal R13 est juxtaposé à un ensemble tricolore circulaire R11, les usagers auxquels le signal R13 s’adresse doivent se conformer aux indications qu’il donne.

Comment interpréter tout cela ?

En effet, oui le cycliste qui emprunte la voie de bus est en tort. Il utilise une voie de bus non autorisée aux cycles (on en parle dans notre rapport sur les aménagements). Le feu avec pictogramme ne le concerne pas, il franchit donc une intersection au feu rouge.
La situation nous paraît d’ailleurs complètement absurde, hormis la modification de la rue sans intégrer le moindre aménagement cyclable, ce type de fonctionnement pose problème. L’avenue des Lombards est pourvue de la même configuration, voie de bus autorisée aux cycles en sus. Quand un cycliste est arrêté dans la voie de bus, tous les feux au rouge, si un conducteur de bus approche il déclenche le feu avec pictogramme au vert. Pourtant celui-ci n’aura d’autre choix que de rester derrière le cycliste. Car nous le rappelons : il est interdit de dépasser un cycliste en laissant moins d’un mètre de distance latérale en agglomération. Ajouter un signal R13c suffirait à régler ce problème.

Le feu a l’attention du conducteur de bus était bien rouge, malgré les affirmations de l’employé qui nous a joint par téléphone. Les multiples passages de bus enregistrés depuis l’incident ont bien montré le fonctionnement de ce carrefour à feux. Les feux ne sont jamais au vert en même temps comme l’affirme cet employé. L’IISR est aussi clair à ce sujet, si le feu avec pictogramme est au rouge, le conducteur de bus doit s’arrêter.

Donc oui, le conducteur de l’autobus est en tort, et les propos que cet employé de la TCAT à tenu envers les cyclistes (bobo-écolo-chômeur-chieur) n’y peuvent rien : la description de l’incident correspondait à la réalité.
Ci-dessous un montage pour mieux comprendre la scène avec la synchronisation des feux :

Dans le courrier de signalement de l’incident, il était question d’un mouvement de bras et de tête du chauffeur pouvant faire penser à un usage de téléphone portable au niveau de sa poche droite de pantalon. L’employé qui nous a joint n’a rien trouvé à dire d’autre que nous n’avions qu’à appeler la police.

Crédit: Image d’illustration réalisée par Billy69150.

6 Comments

  1. Jean-Pierre GYÉJACQUOT

    Bonjour,
    Je crois que pour se comprendre il faut s’écouter et se rencontrer, c’est pourquoi je vous propose une rencontre afin de mieux se comprendre.
    Jean-Pierre GYÉJACQUOT.
    TCAT – 03 25 70 49 10

  2. Jeanne à vélo

    La collision, c’est entre les deux voitures qu’on voit à gauche du cycliste et qui emboîtent le pas au bus, c’est ça ?

    • Nicolas

      Oui c’est exactement ça, c’est d’ailleurs la seule raison du signalement, car j’ai trouvé cela exceptionnel. Les feux rouges et le téléphone au volant c’est d’une banalité… on ne s’ennuie pas à signaler ces comportements car ça ne sert pas à grand chose.
      Si tu tend l’oreille tu va entendre la collision juste avant ou dès le début du klaxonne.

      • LB

        Bonsoir,

        Je viens de visionner la vidéo et je vais tout d’abord remercier ce cycliste qui est équipé d’une GoPro, car grâce à cette vidéo nous pouvons constater que le conducteur de cet autobus passe le feu au carrefour du 1er Mai au vert malgré le Klaxon de l’automobiliste qui observe quand à lui son feu situé à gauche et qui est au rouge.
        Un grand merci au cycliste pour cette preuve malgré qu’il n’a pas le droit d’emprunter la voie réservée aux autobus, forces de l’ordre, services de secours et Taxi.
        Le conducteur n’est donc en aucun cas responsable de l’accident de circulation entre ces deux automobilistes qui n’ont pas observé leurs feux tricolores respectif.

      • Nicolas

        Tant de mauvaise foi, cela ressemble à un beau troll.
        Bien à vous.

  3. Gwenaël

    Bonsoir Nicolas,

    Merci pour cette analyse pas évidente avec un feu à phase variable. Il semble que le chauffeur ait « anticipé » son feu vert qu’il était sûr d’obtenir une fois que son bus aurait été détecté. Néanmoins, en visionnant une version à haute définition de la vidéo, on voit bien que le feu dédié aux bus est rouge.

    Il y a quand même quelque chose que je trouve perturbant, c’est la présence d’un signal R11 juste à côté du R13b, avec des phases différentes voire opposées comme on le voit sur la deuxième vidéo.
    On la conçoit aisément dans le cas d’une rue à double sens comme dans la figure 23 de la partie 6 de l’I.I.S.R., mais ici, étant donné la présence d’un feu côté gauche pour les autres véhicules, le fait que les bus masquent le mât de droite lorsqu’ils sont à l’arrêt et le fait que le pictogramme « BUS » ne laisse aucune ambiguïté, il me semblerait judicieux de supprimer le R11 de droite et de ne garder que deux signaux : un R11 à gauche pour la voie de gauche, un R13b à droite pour la voie de droite — couplé dans l’idéal à un R13c ;).

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